Rapport durabilité et EcoVadis (1/3) : comment bien rédiger sa politique RSE ?

Le rapport de durabilité est un outil essentiel pour les entreprises désireuses de communiquer sur leurs performances en matière de responsabilité sociale, environnementale et de gouvernance (ESG). C’est également un atout stratégique pour répondre aux critères de l’évaluation EcoVadis ou des appels d’offres de vos donneurs d’ordre. Mais comment s’assurer que votre rapport de durabilité soit parfaitement aligné avec ces exigences ?

Dans ce premier article, nous abordons les éléments fondamentaux à intégrer pour vous assurer d’avoir une politique alignée avec EcoVadis. Les prochains articles traiteront des mesures et indicateurs clés, afin d’affiner votre approche et répondre au mieux aux exigences d’EcoVadis.

Pourquoi aligner votre rapport de durabilité et la politique sur les exigences EcoVadis ?

L’objectif d’un rapport de durabilité est simple : présenter les informations clés de l’entreprise en terme de RSE notamment les objectifs fixés, les actions mises en place et résultats à date. Ces éléments vous permettront notamment :

• D’informer vos parties prenantes (investisseurs, clients, employés et régulateurs) et de renforcer votre crédibilité
• De valoriser vos engagements dans le cadre d’Appel d’Offre ou de consultations de vos donneurs d’ordre
• De simplifier vos évaluations RSE internes et externes, en présentant les informations de manière claire et structurée, et ainsi maximiser votre notation.

Dans le cas de l’évaluation EcoVadis, un rapport de durabilité permet d’éviter la multiplication des documents liés à votre démarche RSE et de centraliser l’ensemble des informations attendues par la plateforme. Cela vous permettra également de facilement respecter la limite de 55 documents imposée par EcoVadis.

3 bonnes pratiques pour une politique RSE claire et structurée

Votre rapport de durabilité doit détailler de manière claire votre politique RSE, c’est à dire vos engagements, vos objectifs et l’organisation mise en oeuvre dans votre entreprise pour les atteindre. Pour construire un rapport conforme aux exigences EcoVadis, suivez notre guide en 3 étapes :

Bonne pratique #1 : présenter votre gouvernance RSE

La gouvernance RSE désigne la manière dont une entreprise organise sa stratégie, ses activités ses processus de décision pour intégrer les enjeux environnementaux, sociaux et éthiques dans son fonctionnement. Pour clarifier cette gouvernance, votre rapport de durabilité doit intégrer à minima les éléments suivants :

• Le périmètre de votre rapport de durabilité (pays, filiales ou sites couverts),
• Les rôles et responsabilités associés à votre stratégie RSE (quelle implication de la direction ? quel pilotage opérationnel des chantiers ? quelle mobilisation des collaborateurs ?),
• Les instances liées à la RSE, leur fréquence et leurs objectifs (comité stratégique, comité projet, comité ambassadeurs RSE, …),
• Les modalités et la fréquence de révision de votre politique RSE.

Ces 4 points font partie des exigences de l’évaluation EcoVadis.

Bonne pratique #2 : détailler les enjeux RSE matériels de votre organisation

Toutes les entreprises n’ont pas les mêmes enjeux RSE. Votre rapport de durabilité doit détailler vos engagements et objectifs sur les enjeux clés de votre organisation, ou enjeux matériels. Pour les identifier, plusieurs options sont possibles :

• Consulter votre profil de risque via la plateforme EcoVadis. Celui-ci identifie les enjeux génériques à adresser dans votre secteur. Cette analyse n’est pas 100% personnalisée mais vous permettra de disposer d’un 1er état des lieux à affiner par la suite.
• Réaliser une analyse de (double)-matérialité : en repartant d’un référentiel standard d’enjeux RSE, cette analyse vous permettra de hiérarchiser vos différents enjeux RSE en mobilisant si nécessaires vos parties prenantes.

Une fois l’analyse réalisée, votre rapport de durabilité devra intégrer les éléments suivants :

• La démarche retenue pour réaliser l’analyse de matérialité et référentiels utilisés (ISO 26000, VSME, …)
• Les parties prenantes mobilisées et enseignements clefs
• Les critères de notation utilisés pour hiérarchiser les enjeux RSE
• Les enjeux RSE jugés in fine matériels par votre entreprise

Bonne pratique #3 : présenter des engagements qualitatifs et objectifs quantitatifs sur chacun de ces enjeux

Pour chacun des enjeux matériels de votre organisation, votre rapport de durabilité doit détailler vos engagement et objectifs sur le sujet. On parle ici de la direction que souhaite prendre votre entreprise et des objectifs à atteindre, à ne pas confondre avec actions déjà réalisées.

Sont attendus ici :

• Des engagements qualitatifs – exemple : nous souhaitons réduire notre impact carbone
• Des objectifs quantitatifs – exemple : Réduire nos émissions de CO₂e de 30 % d’ici 2030 par rapport à 2019.

Pour formuler ces objectifs, vous pouvez suivre le modèle SMART pour formuler vos objectifs. Un objectif doit être :

• Spécifique
• Mesurable
• Acceptable
• Réaliste
• Temporellement défini

Dans le cadre du dispositif EcoVadis, l’évaluateur attend des objectifs chiffrés sur le plus grand nombre d’enjeux possible (à minima 50% pour obtenir la note maximale).