Veille RSE

Veille RSE : édition d’octobre 2025

Octobre 2025 : entre réalités climatiques, tension normative en Europe et signaux (timides) de maturité RSE dans les entreprises

Ce mois d’octobre nous a envoyé 3 signaux clairs : le dérèglement climatique détruit déjà des économies entières, avec des impacts chiffrés et immédiats. La bataille normative sur la transition reste un champ de tension politique permanent, rien n’est stabilisé ou acquis. Et chaque vote, chaque compromis européen, chaque taxe nationale peut ré-accélérer ou freiner la trajectoire. Petit tour des faits marquants de ces dernières semaines dans cette veille RSE d’octobre :

Climat : quand le risque climatique devient une réalité financière

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Ouragan Melissa : un pays économiquement à genoux

L’ouragan Melissa a été le plus puissant à frapper la Jamaïque depuis 90 ans. Il a arraché des milliers de toits, détruit des villages entiers, paralysé les routes, les ports et des équipements publics, au point que les premières estimations chiffrent déjà les dégâts à 7,7 milliards de dollars, soit 40% du PIB du pays (et possiblement jusqu’à 75% du PIB selon certains experts).

Les chercheurs rappellent que le changement climatique a rendu Melissa 4 fois plus probable et a amplifié la puissance de ses vents. Ce cas est donc considéré comme un signal d’alerte pour les économies insulaires, à l’approche de la COP30, où les Caraïbes voudront mettre la justice climatique et la résilience au centre des négociations (source : novethic).

COP30 : Greenpeace rappelle 4 urgences non négociables

En vue de la COP30 à Belém qui démarrera lundi 10 novembre 2025, Greenpeace a publié un rappel très simple. Il faut, selon eux, impérativement :

  1. Stopper la déforestation
  2. Sortir progressivement des énergies fossiles
  3. Mettre fin à l’impunité des entreprises polluantes
  4. Protéger les peuples autochtones (premières lignes du climat)

Greenpeace insiste également sur le fait que cette COP doit se différencier des précédentes, et initier un engagement réel pour le climat, les forêts et les populations. À suivre (source : Greenpeace).

Régulation : du consensus au rapport de force

Veille RSE

Le Parlement européen rejette le package Omnibus

Les eurodéputés ont rejeté l’accord Omnibus, qui devait simplifier le reporting de durabilité et alléger la responsabilité des entreprises. Un vote très serré et un refus qui bloque, pour l’instant, l’ouverture des négociations avec les États membres. Les élus craignent que cet allègement se transforme en recul (notamment sur la CSRD et la CSDDD) et dilue l’ambition européenne sur la durabilité. Ce vote nous rappelle donc que l’UE reste divisée sur l’équilibre simplicité & ambition (source : Euractiv).

France : vers une taxe sur le plastique non recyclé

Le gouvernement propose d’intégrer dans le budget 2026 une taxe sur les emballages et bouteilles non recyclés. L’objectif est clair : créer un vrai signal-prix pour que le plastique recyclé devienne plus rentable que le plastique vierge, et forcer les industriels à basculer vers des matériaux circulaires.

Ce mécanisme s’attaque à un blocage majeur du secteur car aujourd’hui, le plastique recyclé est souvent plus cher que le neuf, ce qui freine la demande et l’investissement dans la filière. Avec cette taxe, l’État veut renverser l’incitation économique et accélérer la circularité (source : Reporterre).

ISO publie sa première norme Biodiversité

C’est une grande première : l’ISO lance une norme internationale dédiée biodiversité (d’inspiration française en plus !). Une étape importante aujourd’hui car les indicateurs biodiversité seraient trop hétérogènes selon les entreprises. Cette norme pourrait devenir le socle commun aux entreprises pour mieux mesurer, piloter et comparer leurs impacts sur la biodiversité (source : RSE Data News).

Social : la RSE devient un sujet de preuves

Veille RSE : édition de juillet 2025

Les salariés considèrent la RSE comme un sujet important (80%)

Selon une enquête du Medef, 80% des salariés français déclarent que la RSE compte vraiment pour eux dans leur entreprise. Et 29% la considèrent comme prioritaire. Ils placent en tête les enjeux sociaux :

  • Santé/sécurité au travail
  • Qualité de vie au travail
  • Éthique
  • Égalité femmes-hommes.

Ils jugent aussi les enjeux écologiques essentiels (climat, environnement, biodiversité). Mais malheureusement les entreprises ne suivent pas selon eux : 38% des salariés disent qu’il n’y a pas de pôle RSE chez eux. Et seulement 1 salarié sur 4 déclare que son entreprise a fixé de vrais objectifs et un plan d’action RSE (source : Novethic).

Un observatoire de la publicité ouvert au public pour signaler le greenwashing

Une nouvelle initiative est lancée en France : un observatoire où chacun peut signaler une pub mensongère, qu’elle soit du “green” ou du “social” washing.

Les signalements sont ensuite examinés par un secrétariat permanent qui analyse les campagnes selon des critères publics et les rend visibles, afin d’interpeller les pouvoirs publics sur l’insuffisance de la régulation (source : Vert).

IA & RSE : premier baromètre sur les usages réels

Carenews a publié un baromètre sur comment les directions RSE s’emparent de l’IA pour les enjeux sociaux et environnementaux. Alors que seules 37% des entreprises françaises estiment que plus de la moitié des collaborateurs maîtrisent l’IA (contre 65% en Allemagne et 83 % au Royaume-Uni), les usages les plus avancés sont : le calcul d’empreinte, l’analyse de données fournisseurs ou les copilotes pour vérification de datas extra-financières.

Quand les directions RSE sont impliquées, 75% des entreprises ont identifié les risques psychosociaux liés à l’IA, vs 22 % sans implication RSE (source : Carenews).

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  • Marine BAILLY
  • Consultante et responsable formations