Mise en conformité VSME : comment se lancer en 4 étapes ?

Une norme européenne de reporting pensée pour les PME

Pour rappel, la VSME (« Voluntary Sustainability Reporting Standard for non-listed SMEs ») est une norme volontaire de reporting extra-financier, spécifiquement conçue pour les PME non cotées. Publiée par l’EFRAG (European Financial Reporting Advisory Group), cette norme a été structurée pour répondre aux enjeux croissants de transparence en matière de durabilité, tout en restant accessible et proportionnée pour les petites et moyennes entreprises.

Initialement destinés aux entreprises de moins de 250 collaborateurs, elle sera progressivement étendue aux entreprises de moins de 1000 collaborateurs, dans le cadre des simplifications actuellement menées par l’EFRAG suite au projet Omnibus.

Elle permet de formaliser ses engagements, ses actions et ses résultats sans tomber dans la complexité des grands standards (CSRD ou GRI), avec au programme :

• un questionnaire simplifié pour aller à l’essentiel sur les enjeux RSE de son entreprise
• Une partie narrative pour valoriser ses engagements et ses actions
• Un jeu d’indicateurs quantitatifs, illustré par l’EFRAG dans un template (voir ci-dessous)

EcoVadis, acteur majeur de l’évaluation RSE, accepte désormais la VSME comme norme de reporting reconnue.

Alors, comment s’y prendre pour se lancer ? On vous propose 4 étapes clés pour démarrer sereinement votre premier rapport VSME.

Étape 1 : Embarquer et former ses équipes à la RSE

La réussite d’une démarche RSE repose sur l’adhésion collective : achats, opérations, RH, direction, qualité… Toutes les fonctions doivent être impliquées. Pour cela, nous recommandons d’organiser des ateliers, des formations ou des temps de sensibilisation pour poser les bases de la durabilité et présenter les enjeux et objectifs de la mise en conformité VSME.

• Quels sont les grands enjeux environnementaux, sociaux, sociétaux de votre secteur ?
• Quels sont les apports d’une démarche RSE pour votre entreprise, vos clients, vos collaborateurs ?
• Quelles sont les attentes de vos parties prenantes ? A qui est destiné pour rapport de durabilité ?
• Quels sont les impacts (positifs ou négatifs de votre entreprise) sur l’environnement et la société ?
• Quels sont les risques et opportunités associés à la transition pour votre entreprise ?

Si la VSME, contrairement à la CSRD, ne rend pas l’analyse de double-matérialité obligatoire, prendre du recul sur son activités et ses impacts est essentiel pour faire de la RSE un outil de transformation. Vous pourrez ainsi structurer  un récit et une vision cohérente, indispensable sur le long terme pour transformer efficacement votre organisation et vos pratiques.

Étape 2 : Évaluer sa maturité RSE

Difficile de fixer un cap si vous ne savez pas d’où vous partez. Cette étape consiste à faire un état des lieux de votre performance RSE actuelle, en lien avec les différents piliers de la RSE (gouvernance, droits humains, environnement, …) qui figureront à terme dans votre rapport de durabilité conforme VSME.

Vous pouvez pour cela vous baser sur :

• Les informations du portail RSE, qui intègre désormais des guides sur la norme VSME (traduits en français).
• La norme ISO26000 et ses 7 piliers pour intégrer le Développement Durable dans votre organisation.
• L’évaluation EcoVadis, plateforme de référence pour prendre du recul sur son système de management de la RSE et identifier les axes d’amélioration prioritaires.

Cette phase de diagnostic est essentielle pour construire une stratégie RSE sincère et la retranscrire efficacement dans votre rapport VSME, sans tomber dans le greenwashing.

Étape 3 : Définir des objectifs précis et un plan d’action clair

Si l’exercice de mise en conformité VSME peut apparaître comme une contrainte,  il s’agit pourtant d’une opportunité forte de structurer une stratégie RSE ambitieuse et réaliste. Sur la base du diagnostic précédent, nous recommandons :

• De définir des objectifs clairs et chiffrés sur l’ensemble des enjeux de votre entreprise (réduction des émissions carbone, actions en faveur de l’inclusion, achats responsables, éthique des affaires…). Il ne s’agit plus de valoriser des engagements vagues mais de se fixer des objectifs SMART (Spécifiques, Mesurable, Atteignable, Réaliste, Temporel)
• De formaliser un plan d’action opérationnel piloté par la direction et impliquant l’ensemble des services de votre entreprise : qui fait quoi, avec quels moyens, sur quel calendrier ?

La construction de cette feuille de route stratégique vous permettra d’aligner performance économique et impact durable, et de communiquer avec vos parties prenantes en toute transparence. Vous pourrez ainsi valoriser, auprès de vos parties prenantes, non seulement vos réussites, mais vos prochains axes de travail,  ce qui renforcera la crédibilité de votre démarche.

Étape 4 : S’appuyer sur des outils éprouvés

Le grand atout de la norme VSME, c’est sa structure simplifiée et guidée. Le nombre de points de données à réduit et la mise en place des indicateurs modulaires. En complément des guides existants, l’EFRAG a publié mi-2025 un template digital pour faciliter la collecte, l’analyse et la présentation des données. Ce cadre illustre les éléments attendus dans votre premier rapport et vous évite de partir d’une page blanche !

• Ce template est idéal pour une première publication de votre rapport de durabilité. Il permet de couvrir les fondamentaux sans complexité excessive.
• Attention toutefois, il montre vite ses limites pour des organisations plus complexes (multi-sites, filiales) ou dès la deuxième/troisième année d’exercice, où le suivi pluriannuel devient important

Pour aller plus loin et gérer votre reporting dans la durée, il peut être pertinent d’investir à terme dans une plateforme RSE dédiée (ZEI, Sustainsoft…). Ces outils vous permettront de centraliser vos données, suivre vos indicateurs, produire automatiquement des rapports et collaborer entre équipes plus efficacement.