Fresque du climat et éco-anxiété : comment agir ?

Depuis sa création, la Fresque du Climat s’est affirmée comme un outil crucial dans la sensibilisation au changement climatique. En mettant l’intelligence collective au cœur de son approche, la Fresque du Climat offre aux participants une expérience immersive. Cependant, cette démarche peut également susciter des sentiments d’éco-anxiété chez certains.

La Fresque du climat : outil de conscientisation

La Fresque du Climat, imaginée en 2015 par Cédric Ringenbach, ancien directeur de The Shift Project, se présente comme un moyen percutant de sensibilisation au changement climatique. En 2018, l’association éponyme voit le jour avec pour mission de diffuser largement cet outil éducatif en formant un grand nombre de Fresqueurs.euses. 

L’objectif clair de la Fresque du Climat est d’utiliser l’intelligence collective pour permettre aux participants de créer une fresque qui met en lumière les liens entre les causes et les conséquences du changement climatiqueL’atelier, d’une durée de 3 heures, se décompose en trois phases clés.

Tout d’abord, une session de réflexion engage les participants, regroupés par table, à disposer des cartes fournies de manière à illustrer les liens de cause à effet du changement climatique. Guidés par l’intelligence collective et facilités par un animateur, les participants construisent collectivement la Fresque du Climat. À la fin de cette étape, chacun acquiert une compréhension approfondie des raisons qui ont conduit à la situation actuelle, ainsi que des implications sur notre environnement et notre santé.

La phase suivante, axée sur la créativité, offre aux participants l’opportunité de se détendre et d’exprimer leur créativité grâce à des dessins et des illustrations en réponse aux informations présentées.

Enfin, la dernière phase est une session de débriefing et passage à l’action qui permet d’exprimer de consolider les apprentissages et de se projeter vers les solutions.

 

La fresque du climat et le risque d’éco-anxiété

Même si certains participants sont déjà sensibilisés avant la fresque, le constat à la fin de chaque session est le même : cette fresque met en avant des faits et des réalités dures à accepter. Les participants peuvent dès lors se sentir désemparés face à la gravité de la situation.

« C’est anxiogène comme atelier. »   

 

Entre peur, colère, frustration, anxiété, déni et volonté d’agir, les participants sont bouleversés par ce qu’ils ont découvert. Ces émotions ont tout à fait leur place ici. Les participants prennent conscience des impacts des activités humaines sur l’environnement et de leurs potentielles conséquences sociales : guerre, famine, santé humaine, réfugiés climatiques, …

Cette anxiété est aujourd’hui renforcée par l’existence de boucles de rétroaction. On s’aperçoit qu’au peut perdre totalement le contrôle sur notre environnement. Et plus on tarde à agir, plus les conséquences seront catastrophiques. 

Fresque du climat et éco-anxiété

En sortie de fresque, il peut être alors tentant de perdre foi en l’avenir et de sombrer dans l’ éco-anxiété.  

Il n’existe pas de consensus aujourd’hui sur sa définition. Néanmoins, sa créatrice, Véronique Lepaige en donne une définition en 1977. Selon elle l’éco-anxiété désigne un « phénomène hybride de mal-être identitaire, associé à une responsabilisation nécessaire » qui « conduit toujours à un engagement responsable ». Selon sa définition l’éco-anxiété est un passage nécessaire pour permettre aux individus de se sentir concernés et donc d’agir en faveur de l’environnement. 

D’autres définitions semblent moins optimistes. Le rapport de l’American Psychological Association,  Mental Health And Our Changing Climate, datant de mars 2017, définit l’éco-anxiété comme la « peur chronique de l’environnement condamné ». On se rapproche donc davantage d’une maladie psychologique qui implique une angoisse particulière provoquée par la connaissance de la menace environnementale qui pèse sur l’humanité. 

Agir contre l’éco-anxiété

Face à l’éco-anxiété, il existe deux types de remèdes :  

  • Le premier est le déni ou le défaitisme. Face à la gravité du phénomène, certains participants se sentent dépassés et préfèrent s’imaginer que les informations reçues lors de la fresque sont trop alarmistes, qu’il n’y a pas de quoi s’inquiéter ou qu’au contraire il est trop tard pour agir.
  • Le deuxième remède – et le seul réellement efficace – est le passage à l’action. Pour traiter le mal-être naissant des participants, il est essentiel de les placer immédiatement en position d’agir, à leur échelle, et de créer un sentiment d’utilité (faire sa part). L’action va de pair avec l’espoir. On agit, on se motive à améliorer les choses de notre quotidien, à sensibiliser autour de nous, dans l’espoir que nos actions aient un impact positif sur la situation. Certes, elles ne changeront pas à elles seules pas la gravité de la situation, mais elles pourront avec le temps influencer autre et ainsi créer une dynamique sociale forte.

Comment passer à l’action ?

Chez Act For Now, à la fin de chacune de nos fresques (même pour celles sur d’autres sujets), lors de la phase de débrief, nous venons encourager les participants à imaginer des idées d’actions individuelles ou collectives, dans le cadre professionnel ou personnel.

Pour cela, nous nous basons sur le jeu Action Climat, conçu en interne, permettant d’identifier les actions les plus efficaces pour réduire son impact : alimentation, transport, consommation … les participants sont incités à repenser leurs habitudes du quotidien et à favoriser la collaboration.  

 

« Ça fait du bien de réfléchir aux solutions. »

« De toute façon faut qu’on se bouge. » 

 

Au delà de la fresque du climat, nous recommandons également aux participants de s’inscrire à un atelier 2tonnes, dédiée à la mise en action. Cet atelier invite chaque individu à imaginer sa propre trajectoire de décarbonation et de se projeter vers un monde au chaque être humain verrait son empreinte carbone réduite à 2tonnes.

 

La force de cet atelier réside dans le simulateur 2tonnes, permettant à chaque participant de calculer son empreinte carbone, puis de la voir évoluer tout au long de l’atelier, en fonction des décisions prises. En fin d’année, et même si les 2tonnes ne sont pas atteintes, les participants peuvent se rendre compte qu’une réduction importante de nos émissions est non seulement nécessaire, mais possible : « J’ai atteint 3,4 tonnes en prenant des décisions que je pense pouvoir appliquer au quotidien », « Je n’ai pas eu l’impression de faire de sacrifices importants pour baisser mon empreinte carbone »

Maintenant, à vous de jouer !


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